« Je vous salue, filles de Zeus; donnez-moi un chant aimable. […] toutes ces choses, dites-les-moi, Muses, qui habitez l’Olympe, en prenant le récit dès les origines, et révélez-moi ce qui fut avant tout. »
(Hésiode, La Théogonie, 104-115. Trad. de E. Bergougnan, 1940)
Située dans la commune de Arellano, dans la vallée de la Solana et de la merindad de Tierra Estella, la villa domine un paysage millénaire dédié à la culture de céréales, de vigne, d’oliviers et d’arbres frutiers. Les vestiges archéologiques découverts indiquent que cette villa, qui connut deux phases d’occupation, fut construite entre le Ier et le Ve siècle.
De la première phase, soulignons la présence de la celle vinaria, située, tel que le stipulaient les auteurs de traités latins, un étage en dessous du cortinale (la salle de cuisson) et du torcularium (la salle de pressage). C’est l’une des caves romaines les mieux conservées d’Europe. On estime que cette installation disposait d’une capacité totale d’environ 45’000 litres de vin. Relevons aussi la présence, dans la cave, d’un magnifique exemplaire de lararium où étaient honorés les dieux du foyer.
De la seconde phase, relevons deux salles et un bâtiment annexe. La première de ces pièces est l’oecus. Il est orné d’une extraordinaire mosaïque de plus de nonante mètres carrés représentant des scènes du mythe de Cybèle et Attis. À proximité se trouve le musaeum, une salle octogonale pavée d’une mosaïque, réplique de l’original, où sont représentées chacune des neuf Muses, inspiratrices des arts et des artistes et leurs maîtres.
En dehors de la zone couverte du site se trouve un grand bâtiment de forme rectangulaire, lieu choisi pour célébrer les rites mystérieux du taurobolium. Il s’agissait, entre autres, du sacrifice rituel d’un taureau aux fins d’une sorte de baptême de sang. Cette pratique orientale fut importée à Rome par les premiers adorateurs de la déesse Cybèle, également appelée Magna Mater.
