« Elle enfanta encore Chimère qui souffle une flamme irrésistible, monstre redoutable, grand, rapide et fort; elle avait trois têtes, l’une de lion aux yeux brillants, l’autre de chèvre et l’autre de serpent, de dragon vigoureux ; ce monstre fut tué par Pégase aidé du généreux Bellérophon. »
(Hésiode, La Théogonie, 320-325. Trad. de E. Bergougnan, 1940)
La villa romaine de La Loma del Regadío est située au nord de la commune d’Urrea de Gaén. Il s’agit d’une édification comprenant 25 dépendances. La datation des matériaux est comprise entre le Ier siècle et le début du Ve siècle.
Quelque 1’500m2 construits ont été conservés. Ils sont répartis en une pars urbana, soit la zone résidentielle, comprenant 12 pièces dont l’ornemenation comptait des pavements de mosaïques ainsi que des peintures murales et la pars rustica o fructuaria, un ensemble d’espaces spécifiques et regroupés, liés à la transformation des produits agricoles obtenus par l’exploitation du territoire sous le contrôle de la villa, le fundus. Parmi eux se trouve un grand pavillon de production oléicole où se situent 5 presses à huile et leurs cuves de récupération, deux molae oleariae servant au broyage des olives et deux autres réservoirs d’une capacité cumulée de 17’850 litres.
Dans la pars urbana, il convient de mentionner la découverte de deux mosaïques. La première pavait la galerie E du péristyle et s’étendait sur une superficie de 80m2. Réalisé en opus tessellatum polychrome, les motifs décoratifs s’articulent en formant une composition ornementale géométrique.
Dans la seconde, située dans la pièce interprétée comme étant l’oecus, une composition en emblemata a été réalisée. Les données étant suffisantes pour son interprétation, l’iconographie représente la lutte entre Bellérophon et la Chimère, thème mythique conforme aux modes d’alors.
